Méthodologie en 3 étapes pour officiants occasionnels
Vos ami.e.s viennent de vous l’annoncer, ils ou elles vont se marier ! C’est une joie et un bon moment qui se profile d’autant qu’ils ou elles vous ont demandé d’être leur témoin. C’est un honneur et une responsabilité. Ils vous font confiance et comptent sur vous officiellement et officieusement aussi. Organiser les festivités, les discours, les surprises et autres enterrements de vie de célibataires, telles vont être vos missions les prochains mois.
Oui, mais voilà, ils vous ont aussi demandé d’être l’officiant de leur cérémonie.
Eh oui, c’est vous le bout en train du groupe, le charisme et la bonne humeur. C’est vous le ou la meilleur.e ami.e avec qui ils rient et à qui ils se confient. C’est vous encore qui prenez la parole pour le groupe et n’avez pas peur de dire ce que vous pensez, alors, la prise de parole en public, c’est un point de détail dont vous saurez très bien vous accommoder !
Sauf qu’une fois rentré.e chez vous, vous mesurez la portée de cette mission et c’est la panique ! Il ne s’agit pas que de prise de parole en public.
Alors avant de vous engager ou de refuser, lisez les trois prochaines étapes que nous allons vous décrire, et décidez ensuite.
Etape 1 : Comprendre le mariage dont rêvent les futurs époux.
Souvent négligée, cette étape est pourtant déterminante pour la suite des évènements. Ce n’est pas parce que vous êtes amis que vous savez tout d’eux . Alors avant de foncer tête baissée dans le mariage rigolo ou hyper romantique que vous aimeriez , demandez leur clairement ce qu’ils attendent.
Quel degré d’humour, de solennité et de romantisme espèrent-ils ? Croyez-moi, vous pourriez avoir des surprises ! A cette étape, il est crucial de vous projeter et de savoir si cela vous ressemble. Si vous êtes mal à l’aise à l’idée de parler d’amour et de sentiments, ou si vous ne comprenez pas qu’ils aient envie d’humour avec parcimonie, c’est que vous n’êtes pas l’officiant qu’il leur faut. Dans ce cas, mieux vaut préserver votre amitié et leur conseiller de chercher un officiant professionnel.
D’ailleurs, même chez les officiants dont c’est le métier, certains ont leurs spécialités : le romantique celtique, le druidique, le lyrique, le spécialiste d’un thème, le burlesque ou l’ethnique. Chaque officiant a sa personnalité et ne pourra vous délivrer que ce en quoi il croit.
A cette étape, si vous vous sentez toujours dans la course, il est temps de les interroger sur tous les petits détails qui font qu’ils veulent se marier ? Pourquoi lui ? Pourquoi elle ? Que signifie le mariage pour eux ? Bref, des questions inhabituelles qui vous permettront d’appréhender leurs valeurs et leur vision du mariage.
Etape 2 : Contacter les intervenants possibles
Pour cette étape, nous vous conseillons de vous y prendre entre quatre et six mois minimum avant le jour J. Nous avons tous une vie à cent à l’heure. Elle laisse peu de place à la créativité, alors quand pour certains, l’écriture d’un discours est une corvée, imaginez les trésors de procrastination et les excuses que nous sommes tous capables de déployer ! Certains vous diront non directement, à vous de voir si vous insistez ou pas. Il peut être intéressant d’aider un témoin ou l’un des parents des mariés à écrire, alors qu’on laissera plus facilement filer la cousine que les mariés côtoient peu. A vous de déterminer qui vous souhaitez contacter en premier en fonction de leur importance dans la vie des futurs époux.
Les discours devront durer entre une et deux minutes maximum par personne, y compris dans le cas d’un groupe qui voudrait faire un discours commun. Dans ce cas, le temps est aussi un argument de poids. Le groupe trouvera-t-il le temps de travailler ensemble et de corriger si nécessaire ? En tant qu’officiant, vous êtes le garant de la qualité de ce qui est écrit.
Y a-t-il des redites entre les discours ? La dose d’humour et d’anecdotes respecte -t-elle la sensibilité des mariés ? Evoque-t-on des évènements ou des personnes que les mariés ne souhaitent pas avoir dans leur cérémonie ?
C’est là, par exemple, que la question de l’évocation des défunts prend toute sa place. Les proches pourront-ils en parler dans leur discours ou les mariés veulent-ils réserver un temps à ceux-ci lors d’un rituel symbolique par exemple ? Il n’y a aucune décision que vous puissiez prendre de votre propre chef, c’est aux mariés de décider du degré d’émotion qu’ils sont prêts à accepter.
Quoiqu’il arrive, donnez un délais maximum pour vous envoyer les discours et prévoyez du temps pour relancer et parfois relancer encore.
Etape 3 : Structurer la cérémonie
Il n’existe pas de règles pour faire une bonne cérémonie d’engagement, c’est même ce qui en fait son atout principal. Ce sont les choix des mariés qui en déterminent les contours. Il y a cependant quelques récurrences dans la majorité d’entre elles. C’est ce que nous allons évoquer maintenant.
En règle générale, la durée d’une cérémonie est de quarante-cinq minutes et ne dépassera pas une heure, sous peine de commencer à paraitre longue. Toute la difficulté va être d’équilibrer la musique, les discours et les rituels pour qu’elle ne soit jamais ennuyeuse tout en continuant à parler du couple.
Dans quatre-vingt dix pour cent des cas, les mariés envisagent de la faire à l’extérieur, mais il est vivement conseillé d’avoir un plan B en cas d’intempéries ou de canicule.
En voici les éléments de structure qui, hormis l’introduction et la conclusion, pourront être remaniées comme bon vous semble.
L’entrée et la sortie de la cérémonie :
L’entrée n’a pas non plus de règle : à deux ou en cortège, elle doit simplement ressembler aux mariés. Qui entrera au bras de qui ? Sur quelle musique ? Une seule musique en entier ou plusieurs morceaux ? Les témoins avant ou après les mariés, les enfants avant ou après l’époux ? Il semble qu’il n’y ait qu’une seule constante, la mariée entre souvent la dernière, est-ce immuable ? C’est à vos mariés de le dire.
Pour la sortie de cérémonie, une musique joyeuse traduit le bonheur de ce qui vient de se passer et engage vers la suite. Quand aux bulles, pétales fraiches ou sèches et autres bâtons à rubans, tout est possible et gardant à l’esprit de rester vertueux pour l’environnement, la faune et la flore, sinon, vous devrez nettoyer. Une sensibilité particulière toutefois pour les oiseaux pour lesquels le riz est un danger.
L’introduction :
il s’agit de replacer les éléments dans leur contexte : pourquoi les invités sont-ils réunis ? Qu’est-ce qu’une cérémonie laïque ? Qui sont les mariés et votre rôle en tant qu’officiant de cérémonie.
Les discours des intervenants :
Aucune règle là encore, à vous de les placer tous ensemble ou dispersés au cours de la cérémonie. Les poèmes, les lectures ou les chants peuvent aussi remplacer les discours, c’est à vous de créer un ensemble cohérent , qui ressemble aux mariés et qui mobilise les bonnes volontés.
Le fil rouge :
Il s’agit d’un élément qui donnera du sens et liera l’ensemble de la cérémonie. Personnellement, j’utilise la musique que j’affectionne particulièrement. Elle me permet de structurer les différentes parties de la cérémonie. On peut aussi utiliser un poème, des pas de danse et pourquoi pas d’autres éléments artistiques qui vous viendraient à l’esprit.
Les rituels :
Les premiers d’entre eux sont l’échange des vœux et des alliances. Il en existe de toute sorte qui symboliseront l’union des mariés. Que se promettent-ils en se mariant ? Veulent-ils un rituel participatif pour toute l’assistance ou seuls les très proches seront-ils associés ? C’est à eux de décider et votre rôle pourra consister à leur trouver quelques exemples dont vous ne manquerez pas sur internet. L’important est qu’il leur ressemble et que les époux et vous soyez à l’aise de le pratiquer en public.
La musique :
Personnellement j’utilise beaucoup cet outil pour moduler les émotions, sans oublier que la musique qui vous touche sera différente de celle qui touche vos amis. C’est pourquoi, là encore, je leur demande de me faire des propositions en rapport avec l’instant où elles sont destinées à passer. A part à certains moments, on n’utilisera souvent qu’un extrait. Les proches peuvent aussi proposer une musique en rapport avec leur discours que vous pourrez passer au début, à la fin ou en fond sonore. Quoiqu’il en soit projetez-vous : y a-t-il des malentendants dans le public ? Dans ce cas une musique de fond sera gênante pour entendre. La durée de l’extrait sera-t-elle adaptée ou les invités se regarderont-ils dans les yeux ? Et pensez aussi à votre confort : serez-vous seul.e à gérer la musique ou aurez-vous le concours d’un DJ ?
La conclusion :
Tout comme vous avez introduit la cérémonie, il est important de la conclure en remerciant l’assemblée, les intervenants et de leur souhaiter de profiter de la fête, à condition là encore, que la cérémonie ait lieu en journée, car les cérémonies de nuit sont aussi possibles.
Voilà une liste non exhaustive des possibilités qu’offre une cérémonie laïque. C’est un travail de longue haleine qui supporte difficilement le manque de préparation, et même dans ce cas, vous pouvez être certain.e d’avoir des surprises.
Crédit Photos : Yohann Kersalé – (sauf la dernière photo : Glad events)